Conviction d’un athée de bonne foi.
J’écrirai peut être un jour, modestement, un petit livre sous ce titre, pour mes petits enfants, avec l’unique but de leur expliquer mon parcours. Comme pour beaucoup de monde, la religion que l’on m’a enseignée, catholique, apostolique et romaine a imprégné mon enfance de ses certitudes qu’on ne pouvait discutées et, ce qu’elle a voulu m’apprendre, évidemment, comme tout le monde, je l’ai cru. Depuis, par paresse intellectuelle, nous avons gardé ces leçons en mémoire, comme l’ont fait les générations avant nous, sans jamais les remettre en cause et elles sont restées ainsi présentes à l’esprit, pour avoir été répétées tant de fois depuis notre première jeunesse. Pourtant, nourris par ce que le collège ou le lycée nous ont appris, nous avons connu des moments de doute que les religions ont refusé, toutes les religions monothéistes, car les trois prétendent être seules détentrices de la vérité, même si elles proviennent seulement d’une vérité révélée. Pourquoi se crispent-elles ainsi dans des affirmations que pourtant la plupart d’entre nous avons fini par refuser comme par exemple la création de la femme à partir d’une côte de l’homme ou la naissance de jésus, conçu du Saint Esprit d’une mère toujours vierge. ? Parce qu’ elles craignent en acceptant le moindre doute, que cela ferait s’effondrer tout l’édifice si difficilement mis en place depuis des milliers d’années.
Je respecte ceux qui ont la foi, même celle du charbonnier. J’ai cru l’avoir moi aussi, mais je ne l’ai jamais eue. Cependant, je peux admettre que ceux et celles qui l’ont, bien chevillée au corps comme l’ont dit, puissent aller jusqu’au sacrifice pour leur religion, quand ils sont opprimés par des institutions qui les martyrisent. L’Histoire est remplie de ces faits héroïques que l’on cite en exemple, comme celui de Sainte Blandine, jeune esclave chrétienne livrée aux lions dans l’arène. Mais je comprends déjà moins bien cependant que, sans cette oppression, en vivant normalement sa religion, on puisse être heureux de mourir pour son dieu, en laissant sa famille, femme et enfants, dans des circonstances particulières comme celles où des milliers de pèlerins se sont trouvés écrasés parce qu’ils se sont trouvés dans deux files opposées dont l’une n’avait pas pris la bonne direction, lors du pèlerinage qu’ils faisaient à La Mecque pour réaliser l’un des piliers demandés par leur religion. Ou bien encore, toujours à La Mecque, quand une grue est tombée sur la Mosquée tuant plusieurs centaines de personnes venues prier là leur Dieu, dont on peux dire qu’il n’était pas très reconnaissant à leur égard.
Mais là où je ne suis plus d’accord, c’est que, toujours au nom de la même religion qu’ils interprètent à leur façon, certains n’hésitent pas, au prétexte de plaire à ce dieu manquant totalement de bonté et de discernement, à mourir pour lui, mais en tuant, pour cela, le plus possible d’innocents qui se réfèrent au même dieu ou même à aucun dieu. C’est pourquoi ne pas croire en tous ces dieux que personne n’a jamais vu, qui reste dans l’imagination de ceux qui vivent avec en tête cette invention de l’homme, et qui en vivent aussi, représente à mes yeux le plus important progrès que l’homme pourrait faire pour avoir enfin la paix dans le Monde. Et j’espère que cet athéisme, qui reste ma conviction, grandira devant de telles exactions.