La société a peur de ses jeunes. Au moindre prétexte, elle les envoie en prison, seule sanction trouvée pour les punir de leur forfait, alors qu’ils pourraient être sanctionnés par des travaux d’intérêt général.En ce retour de vacances, on peut avoir une pensée pour ces jeunes qui ont passé l’été en prison et qui en passeront peut être encore d’autres. En ces temps des « affaires multiples au plus haut niveau » et des « non lieu » tout aussi multiples, ma pensée pour ces jeunes sera ce petit poème.
Bois d’Arcy
Je sortirai un jour de ce trou de misères,
Pour retrouver les miens, pour retrouver mes frères
Pour oublier l’ennui, qui me prend doucement,
S’empare de mes pensées, et de tous mes moments.
Je montrerai qu’on peut faire un jour une erreur,
Qu’on paie avec courage sans colère et sans pleurs,
Qu’on reste ce qu’on est, un jeune plein de vie,
Impatient de sortir et débordant d’envies,
Confiant en la justice, mais espérant aussi
Que je ne resterai pas trop longtemps ici.
Depuis des mois déjà dans ce trou de misères,
Qui pense encore à moi en dehors de ma mère ?
Allongé sur un lit, seul avec ma pensée,
Imaginant ma vie, mille fois repensée,
Attendant aujourd’hui et attendant demain,
Qu’un juge veuille bien me tendre enfin la main.
Que je puisse lui dire n’avoir pas tous les tords,
Qu’on est bien mal ici et qu’on est mieux dehors.
Pendant que l’on m’oublie, certains bien plus coupables
Ne sont pas en prison, restent libres et capables
De se défendre aidés par de grands avocats,
Alors que moi j’attends qu’on règle enfin mon cas.
Je sortirai un jour de ce trou de misères,
Pour retrouver les miens, pour retrouver mes frères,
Pour oublier les jours que j’ai perdus ici,
Des jours bien inutiles à moi et mon pays,
Mais pour garder courage chaque jour je me dis :
« Je sais ce que je suis, un jeune plein de vie. »