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sept
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Palestine : la position d’Obama n’est pas glorieuse.

Si Mahmoud Abbas a fait preuve de courage en présentant le 23 septembre devant l’assemblée générale de l’ONU sa demande en faveur de la reconnaissance pleine et entière d’un Etat palestinien, Obama, en menaçant d’opposer son veto au sein du Conseil de sécurité en manque véritablement. Que le premier ministre israélien rejette cette initiative historique n’a rien d’étonnant. Mais que le Président des Etats-Unis, qui avait créé la surprise en prônant dans son discours du 19 mai à Washington un état palestinien dans les frontières de 1967, ne profite pas de cette occasion pour repréciser sa position : mettre fin à l’occupation israélienne qui a commencée dès 1967, est désarmant et décevant. Il est vrai, qu’à quatorze mois des élections américaines, les critiques de sa gestion se font entendre y compris chez ses amis. De ce fait, pour être réélu, il lui faut le vote de la diaspora américaine, d’où sa marche arrière assez piteuse. J’aurais aimé au contraire qu’il persiste en appuyant la demande palestinienne et signe : YES WE CAN. En plus il n’est pas certain que cette position courageuse l’empêcherait d’être réélu. Quand à Sarkozy qui voulait faire fléchir Mahmoud Abbas à l’ONU, il en est pour ses frais. Proposer aux palestiniens le statut d’Etat observateur non membre, dont le modèle, celui du Vatican, n’a rien de bien enviable, est un compromis inacceptable pour un peuple qui attend depuis 40 ans d’être reconnu. La réticence et l’injustice vis-à-vis des palestiniens sont d’autant plus flagrantes qu’il n’avait fallu que 3 jours aux 15 membres du Conseil de sécurité en juillet dernier, pour approuver la candidature du Soudan du Sud qui était alors reconnu comme le 193ème membres des Nations Unis. Est-il besoin de rappeler que le plan de partage de la Palestine par l’ONU en 1947, n’accordait déjà que 44% de la Palestine historique aux palestiniens dont la population était bien supérieure à celle des israéliens et qu’après la guerre de 1948 le territoire palestinien ne représentait déjà plus que la moitié de la surface qui leur avait été octroyée. Le scandale de la colonisation systématique de la Cisjordanie réduit aujourd’hui ce territoire à 12% de la Palestine historique. Ne pouvant plus compter sur un « processus de paix » en lequel ils ne croient plus et que les israéliens ont utilisé pour continuer leur colonisation, les palestiniens mettent maintenant Etats-Unis et Union Européenne devant leur resposabilité. Il n’est pas sûr que la position prise par ceux-ci les grandira devant l’Histoire et…. devant leurs prochains électeurs.