Nous devons instaurer le droit de vote des immigrés aux élections locales.
Une fois de plus Sarkozy revient sur une mesure qu’il pensait soi-disant juste le 24 octobre 2005. Mais la girouette virevolte une fois de plus. C’est une de ses habitudes. La Présidentielle approchant, il agite à nouveaux le chiffon rouge en associant droit de vote des immigrés et danger islamiste. Trop de gens ignorent encore que les étrangers issus des pays membres de l’Union européenne, installés en France, ont le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales et européennes. Le traité de Maastricht en 1992 leur a consacré ce droit. En 1992, notre Constitution a été réformée en conséquence. Mais il importe de noter que la France, sous les gouvernements de Droite avait pris beaucoup de retard pour déposer le texte de Loi que ce soit le gouvernement de Balladur ou celui de Juppé. Un tel retard a même suscité la réaction de la commission européenne qui lançait au printemps 1997 une procédure d’infraction et étudiait la possibilité d’un recours contre la France devant la cour de justice européenne. Heureusement l’arrivée de la Gauche au pouvoir a permis au Gouvernement de Lionel Jospin de faire voter le texte de loi qui a été adopté le 21 avril 1998.Ce n’est donc qu’aux élections municipales de 2001 qui ont suivi que la France appliquera ce principe.
Un sondage Harris Interactive réalisé en octobre 2011 montre que 60% des sondés se déclarent favorable à l’extension de ce droit aux étrangers résidents non membres de l’UE.
Déjà dans sa déclaration de politique générale de 1997, Lionel Jospin soulignait le retard démocratique pris par notre pays et le Gouvernement et sa majorité de Gauche ont montré entre 1997 et 2002 leur volonté de rapprocher la démocratie des Français en mettant en œuvre des réformes essentielles que beaucoup ignorent ou ont oublié aujourd’hui qu’ils la doivent à ce gouvernement de Gauche, entre autres : l’inscription d’office des jeunes sur les listes électorales, le renforcement de l’intercommunalité, la parité, la limitation du cumul des mandats, le quinquennat. Mais l’archaïsme de la Droite et le blocage du Sénat, n’ont pas permis d’aller aussi loin que ce gouvernement l’aurait souhaité. Ainsi en a été le droit de vote des étrangers qui avec plus de 7% de la population constituaient déjà une véritable force économique et démographique de notre pays. La majorité de Gauche considérait qu’il était nécessaire de reconnaître à cette force économique et démographique une expression politique, véritable facteur d’intégration. La proposition de loi, adoptée en première lecture le 3 mai 2000, accordait aux étrangers, résidant en France, le droit de vote aux élections municipales. Elle ne permettait pas aux étrangers non communautaires élus d’exercer les fonctions de Maire ou de Maire adjoint ni de participer à la désignation des grands électeurs et à l’élection des sénateurs. La Droite, alors majoritaire au Sénat s’est malheureusement opposée à cette avancée démocratique en refusant même de l’examiner.
Aujourd’hui cette majorité a basculé et cette loi est de nouveau inscrite à l’ordre du jour de Sénat sous l’impulsion du nouveau Président socialiste, Jean-Pierre BEL. Compte tenu du récent discours de Sarkozy il est probable qu’il faudra attendre la victoire de François Hollande en 2012 pour la faire voter avec une majorité de Gauche à l’Assemblée nationale.
Lorsque l’on constate la parfaite mauvaise foi d’Arno Klarsfeld nommé par Sarkozy président du conseil d’administration de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) qui professe que pour voter, les étrangers doivent être naturalisés, afin d’éviter que la France ait un jour un étranger comme Président de la République….Feignant d’ignorer les réserves que ce projet de loi bien évidemment en interdit la possibilité, il refuse le droit de vote des étrangers comme une réussite à l’intégration. Ce n’est pas sous sa présidence que l’OFII progressera.